"Tu ne crois pas si bien dire..."
(injonction à moi-même)
Un certain nombre parmi vous a déjà compris que le plus important dans la vie, est de chercher l'unité en toutes choses.
Sauf que voilà, les embûches sont nombreuses, autant d'ailleurs que les fausses pistes...
Alors comment faire quand on voit que le monde est tel qu'il est ?
Quelque part je dirais qu'il faut mettre de l'amour là où il n'y en a pas encore, là où il n'y en a plus et aussi là où il a été bafoué.
Sauf que là aussi cela semble bien difficile, comment mettre de l'amour dans une situation ou envers quelqu'un, alors qu'au fond, cette situation ou ce quelqu'un nous horripile ?
Il est vrai, nous réservons l'amour presque exclusivement à ce qui nous va droit au cœur, ou du moins à ce que notre cœur convoite , ou encore à ce qui est acceptable de par nos valeurs et idéaux.
Ainsi je dirais, si l'Amour n'est pas envisageable de suite, alors mettons-y au moins de l'indulgence. En nous plaçant toutefois dans une position d'acceptation et d'égalité, et non pas une position de "sachant", qui du haut de sa connaissance se montrerait tolérant.
J'aimerais vous donner à ce titre un exemple concret, d'une situation à laquelle j'ai assisté il y a quelques jours. A la caisse d'un supermarché, une mamie était juste devant moi, en train de passer, quand elle reçut un coup de fil, qu'elle décrocha. Au moment de devoir payer, elle semblait dépassée par le fait de devoir compter sa monnaie, tout en expliquant à la personne à l'autre bout du fil qu'il valait mieux qu'elle raccroche. Cette situation m'a fait rire intérieurement, car je me suis dit que la dépendance aux portables, n'était plus que juste un problème de jeunesse. Sauf que pendant ce temps la personne qui était derrière moi, manifestait des signes d'hostilité, soupirant, et grinçant même des dents. Elle finit par faire une remarque du genre, que si les personnes âgées ne donnaient plus le bon exemple, on était mal barré. Une fois que la dame était partie, elle redoubla de mécontentement en disant à la caissière, qu'il s'agissait là d'un profond manque de respect.
Bien évidemment, nous pourrions interpréter cette situation de nombreuses façons, qui probablement toutes auraient une potentielle vérité.
Néanmoins ce que j'en retiens avant tout, c'est que cette dame était tout bonnement dépassée par le coup de fil. Elle ne faisait pas partie de ces gens qui partent faire les courses en téléphonant tout le long. Probablement sous la nécessité d'utiliser les moyens de communications modernes, sous peine d'être considérée autrement comme démodée, elle n'a pas eu la conscience, que ce n'est pas parce qu'on dispose d'un portable, qu'il fallait impérativement être joint dans la seconde.
Mais le plus intéressant était la personne qui s'indignait, qui pourtant semblait être quelqu'un de plutôt enraciné. Elle ne s'est nullement montrée indulgente. Bien au contraire a-t-elle jugé et même fait des comparaisons qui ne pouvaient s'avérer réellement concrètes.
Nous pouvons certes nous interroger sur le bienfait d'une remarque, car parfois les gens qui font des erreurs, vont les répéter jusqu'au moment où quelqu'un remet les pendules à l'heure.
Cependant l'action qui selon moi, en tout cas dans cette situation, me paraît la plus judicieuse, était tout simplement de se montrer indulgent. Car le monde manque déjà cruellement d'indulgence.
Vous vous dites maintenant que cela n'a pas de grand rapport avec l'unité.
C'est vrai. Mais la vraie unité, vous ne la trouverez pas ici bas. Ici vous pourrez trouver de plus en plus d'indulgence, si toutefois vous êtes disposé à l'alimenter.
Je dis ça en pensant, notamment aux propos tenus par un grand maître, qui disait que l'être qui parvient à l'unité, généralement meurt, car sa mission est accomplie. Personnellement même si cela ne m'arrange pas, je trouve que cela résonne plutôt positivement.
Donc j'en déduis que les gens qui parlent d'unité, parlent de choses vers lesquelles ils aspirent, sans toutefois en avoir saisi toute la subtilité.
Nous pouvons aspirer à l'unité, mais avant tout est-il primordial de parvenir à devenir indulgent, à ne pas ignorer ni juger, et d'accepter que bien des situations existent presque exclusivement pour nous faire comprendre notre propre mépris et notre propre confusion.
Néanmoins, même si l'unité se veut difficile à atteindre, il va de soi, que chaque pas que nous ferons, et qui n'est pas un pas vers la discorde ou la confrontation, est un pas vers la paix. De toute façon, quoique nous fassions, si notre obstination ne va pas vers ce désir d'unité, il ne pourra qu'aller vers un état de séparation.
Et ceci est encore plus significatif pour ceux qui sont spirituels, car si ces derniers divisent par les choix qu'ils font, se croyant meilleurs en raison de leurs pratiques, ils auront à revenir, car ils n'auront pas saisi la quintessence menant à l'unité.
Pat Le Verdoyant
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