Bon j'imagine que cette question pourrait vous sembler bizarre !?!
Et pourtant je la pose, car même si pour certains le Pardon pourrait s'avérer impossible dans certains cas, et pour d'autres finalement devenir une certaine routine, je crois néanmoins qu'il existe aussi une partie immergée, comme celle de l'iceberg, et dont nous nous empressons de cacher l'existence.
Je ne suis bien évidemment pas assez clairvoyant pour connaître tous les cas de figure, et par mon propos je ne cherche en aucun cas de minimiser les souffrances vécues par les uns et les autres, sauf qu'en amont des souffrances, il y a eu autre chose. Quelque chose qui est passé à la trappe, en raison de l'importance qu'ont pris les traumatismes et les blessures qui s'en suivirent.
Voilà pourquoi je crois que nous pouvons certes tourner autour du pot toute la vie durant, en se posant la question si oui ou non, nous sommes en mesure de pardonner les circonstances ou les bourreaux. Mais que s'est-il passé avant ?
Là aussi nous pourrions chercher d'autres coupables, il y en a toujours largement assez.
Pourtant je crois qu'il y a autre chose, quelque chose qui relève bien davantage de notre propre ressort. Alors j'admets que cela pourrait être une mauvaise idée de chercher une accusation de plus à notre encontre personnelle, étant donné que nous nous en voulons déjà largement assez. N'est-ce pas ?
Sauf que mon intention n'est pas d'y rajouter une couche. Nous savons, en tout cas pour ceux qui ont bien voulu faire un travail sur eux, que même en étant bel et bien victime d'un bourreau ou d'un prédateur, cela demande beaucoup de courage et de détermination pour parvenir un jour, si ce jour venait, avant d'accepter que nous n'étions nullement en mesure d'agir ou réagir autrement que nous l'avons fait. Personne ne doit en plus de l'événement, porter le poids d'une culpabilité à notre niveau, car même si aujourd'hui, notre état d'être et de conscience, nous permettrait autre chose, à l'époque cela n'était pas envisageable, d'aucune façon. Ainsi je ne parle pas de l'événement, quel qu'il soit.
Sauf qu'il me semble, c'est ainsi que je le ressens, parvenir au bout de la souffrance et du problème, ne suffit le plus souvent pas, pour que nous nous sentions pleinement libéré.
Mes propos ne s'adressent peut-être pas à tout le monde, soyez-en bien conscient. Mais dans certains cas, je crois qu'il y avait bien en amont, une pensée, une forme de pensée, peut-être un attachement ou une croyance, un désir, une requête, une pulsion, qui est sans le moindre rapport avec l'événement survenu bien après. Je ne sais pas comment vous l'expliquer plus précisément, si ce n'est que cela venait de nous, c'était comme un choix ou une décision ou encore un pouvoir, que personne d'autre ne pouvait enclencher si ce n'est nous-mêmes. Et ça, nous nous en voulons au plus profond de nous. Et personne n'en parle, parce que probablement même nous, nous l'avons plus ou moins oublié. Et vu que tout le monde est concentré sur les problèmes, personne n'ira le déterrer, vu que cela ne ressemble pas à un problème.
Notre grande chance repose sur le fait que ce truc dont je vous parle, il conditionne pourtant toujours encore nos vies. Nous avons donc bien des occasions de remettre le doigt dessus. C'est une chose que nous devrions d'une part parvenir à mettre en avant, puis réussir à nous en pardonner. Sauf qu'il fait parfois aussi partie de ce qui fait notre fierté sous-jacente.
Voilà je ne vous en dis pas plus. Libre à chacun de découvrir si cela lui parle ou pas.
Pat Le Verdoyant
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